mercredi 30 novembre 2016

Voyage au Japon - Jusqu'à Fukuoka

   Coucou mes p'tits passionnés, Japan lovers et autres petits curieux, c'est en me passant en boucle la bande-son de Kimi no na wa que je vous écris ce petit article.
   Comme à mon habitude, je suis à la bourre, et pas qu'un peu ! Je me suis laissée déborder par un week-end très chargé... Mais je suis là et vais enfin vous laisser découvrir mon tout premier article sur mon voyage au Japon !
Boutique typiquement japonaise sur l'île de Nokonoshima
   J'ai énormément de choses à raconter, et en même temps très peu sur ce voyage...

   Je ne savais pas vraiment comment m'y prendre pour organiser cette petite série d'articles. Comme je suis du genre indécise, j'ai décidé de varier les plaisirs les méthodes : en terme de chronologie, je pense simplement écrire quelques articles sur mon départ, puis, quelques autres sur mon retour en France, qui clôtureront une série de "日本にいる !". Entre deux, je compte plutôt faire des articles thématiques.
   Sur ce, 始めましょう !


   J'avais patiemment attendu le week-end, en cette dernière semaine de Septembre, sans pour autant réaliser VRAIMENT que je partais pour le Japon. C'est un sentiment assez étrange. Je vous en ai déjà parlé dans un article précédent. Cette sensation ne m'a quittée qu'une fois arrivée à l'aéroport.
   Je dois bien vous avouer que se retrouver à l'intérieur de cet immense Roissy-Charles de Gaulle est quelque peu perturbant. Surtout lorsqu'on ne sait pas où aller... Heureusement pour moi, ma famille m'accompagnait. Nous avons réussi à trouver mon terminal, l'endroit réservé à China Eastern Airlines pour pouvoir déposer mes bagages (avec soulagement car je dois dire que, vu leur poids, je restais réticente).
Petit thé blanc avant le départ
   Je laissai mes parents et à ma sœur pour me diriger seule aux postes de contrôle et tenter de trouver la bonne porte. Tandis que le matin, je ne parvenais pas à comprendre réellement ce qui se passait, je pouvais désormais ressentir dans chaque partie de mon corps un emballement que je n'avais jamais expérimenté. J'étais enfin seule, dépendante de moi, seulement. Je m’apprêtais à vivre une expérience extraordinaire, totalement inédite. Je ne pouvais pas réprimer cette excitation qui montait en moi.


   Après avoir fait un rapide tour près des quelques boutiques (Dior, Chanel, Louis Vuitton, en bref, tout ce qu'il y a de plus accessible...) et pris quelques photos (on ne va pas tous les jours dans un aéroport !), je commençai On ne badine pas avec l'amour, pièce d'Alfred de Musset, et... ai attendu pendant près d'une heure.


   Cela avait quelque chose d'insoutenable. J'étais comme piégée entre deux temps sans pouvoir définir exactement si j'étais plus proche de partir ou d'arriver.
   Enfin, j'ai pu embarquer.

   J'avais déjà pris l'avion pour me rendre en Grèce, il y a de cela un petit bout de temps déjà. Ce n'était pas un vol long courrier, il était donc tout petit et pas des plus confortables.
   L'avion qui m'a menée en Chine (oui oui, impossible d'aller de la France au Japon sans escale) était très spacieux. Avec ses trois rangées de sièges, ses écrans intégrés, son personnel chinois, impossible de ne pas s'ennuyer. A part après avoir passé plus de dix heures seule sans savoir vraiment quoi faire, bien évidemment...
   J'ai fini le livre de Musset, que je venais de commencer, ai lu quelques pages de My Heroe Academia en japonais, me suis laissée tenter par un film japonais et quelques épisodes d'Orange en VO, ai regardé approximativement 350 fois où nous en étions et combien de temps il nous restait avant d'atterrir, ... Que d'activités intéressantes, me direz-vous ! ...


   Passons, j'ai eu l'occasion de voir un lever de soleil magnifique, presque irréel sur Shanghai, la ville sur la mer. Il est vrai que la Chine est un endroit particulier. En effet, après avoir admiré cotons et palais nuageux, comme nous descendions en altitude, j'ai pu observer les nombreux champs, espaces agricoles. Tout était plat avant que nous ne nous rapprochions de cette ville mondiale, que les bâtiments ne s'étirent de plus en plus vers le ciel, entourés par d'immenses et très nombreux plans d'eau.
   Là est arrivé le moment très stressant que j'appréhendais. Celui du : Bordel, je fais quoi ?? Je vais où ?? 
   Ma réponse fut simple : Te pose pas de questions, suis !
   J'ai donc "suivi le mouvement" et, je dois bien avouer que les Chinois ne sont vraiment pas très accueillants. Je n'ai rien contre ce pays, ni ses habitants, d'ailleurs j'aime énormément la Chine traditionnelle, mais c'est le sentiment que j'ai ressorti à travers mes quelques interactions avec le personnel de l'aéroport de Shanghai.

   Petit anecdote sympathique : assoiffée, je me dirige vers la seule boutique ouverte et leur demande une bouteille d'eau. N'ayant pas de monnaie chinoise sur moi, et ma carte ne marchant malencontreusement pas, la vendeuse m'indique le prix en euros de cette petite bouteille de 50 cl. 4€ et des brouettes. Quatre euros. Quatre euros pour une bouteille de 50cl. Pour de l'eau ! Et moi qui croyais que les prix de Flunch étaient excessifs quelle belle comparaison, ça va au Japon, mais ça compare avec Flunch... N'ayant pas, à mon plus grand malheur, les brouettes nécessaires pour m'offrir ce petit trésor, elle m'en propose une autre, qui rentre dans mon budget, mais est encore plus petite. Il me restait deux heures à attendre avant de pouvoir monter dans mon prochain avion et je ne pouvais pas patienter sans boire jusque là.

   Vous allez penser que j'aime à critiquer je reste Française quand même ! mais je dois dire que je n'apprécie pas du tout cet aéroport. Le Wi-Fi était introuvable, je ne pouvais pas contacter les amis censés me prendre lors de mon arrivée à Fukuoka, ni mes parents. Par dépit, je me rabattis sur un des Japanese Reader que j'avais emporté avec moi.
   Ce petit détail attira le regard d'un jeune homme (jamais je ne sais comment appeler ces personnes de sexe masculin à peine âgées d'une vingtaine d'années, c'est très perturbant). Je disais donc que ma lecture attira les regards inquisiteurs d'un jeune homme que je devinai Japonais. Finalement, il m'aborda et engagea un semblant de conversation avec moi, un grand mélange entre Japonais et Anglais. Je ne le remercierai jamais assez pour avoir partagé sa connexion internet avec moi. J'ai pu me connecter à Skype pour communiquer avec deux autres bouts de la planète et notre discussion m'a permis de passer le temps.
   C'est avec lui que s'est ouvert à moi, pour la première fois, un pan de la culture japonaise : la vision idéaliste et admirative qu'ils ont des occidentaux. Car, oui, avant de partir, il a insisté pour prendre une photo avec moi. Bien que j'acceptai, cela m'a particulièrement gênée... Mais je n'étais pas au bout de mes peines, car le Japon me réservait bien d'autres surprises à ce sujet.

   Embarquée dans mon dernier avion, ayant rempli les papiers d'immigration, j'étais oppressée par une irrépressible envie de dormir (je n'avais pu le faire qu'à peine trois heures durant le précédent vol) et très fortement contrariée par le fait de ne pouvoir satisfaire cette envie : sur le siège central de la rangée, entourée de deux personnes, sans possibilité de poser ma tête où que ce soit alors que celle-ci ne demandait qu'à se caler sur le moindre appuie qu'elle aurait pu trouver, j'étais ravie.

   Néanmoins, j'ai pu saisir les premiers plans de Fukuoka, la manière dont la ville se dessinait entre les nuages. Et puis, l'atterrissage. Lentement, l'avion se posa sur le sol japonais et je pus descendre.

Welcome to Fukuoka !
   J'étais arrivée. J'étais au Japon. Cette seule pensée effaçait toutes les précédentes, l'ennui que j'avais ressenti, la fatigue. Absolument tout.

   Agréablement accueillie par la douane japonaise qui me colla cette jolie petite chose sur mon passeport, j'allai récupérer mes deux énormes valises (que mon père avait scellées par une magnifique corde vert pâle d'une beauté et d'une élégance sans égal). Moi-même, chargée de ces deux parallélépipèdes qui représentaient une masse totale de près de quarante kilos, affublée d'une veste, d'un manteau et d'une écharpe, je représentai fort bien, je ne vous laisse en douter.

Si jamais vous vous rendez à Fukuoka, il faut absolument
que vous goûtiez les sushis de ce restaurant !

   Je m'avançai vers la sortie et, avec mes lunettes (qui ne sont plus à ma vue depuis un petit bout de temps, je préfère préciser), tentai de repérer un visage familier. Sans succès. Une jeune fille venait pourtant de se rapprocher de moi, mais je ne la reconnaissais pas.
   Oui, je la connaissais depuis plus d'un an. Oui, je l'appelais souvent par Skype (il fut un temps). Oui, c'était elle qui était censée me conduire au restaurant ce midi-là. Mais non, je ne suis pas physionomiste, je vous prie de me croire.
   Après une petite surprise interne (du type : C'est qui ça ? Connais pas), mon cerveau s'est enfin réveillé (oui, oui, je mets ça sur le compte de la fatigue), et j'ai réagi.
   Je venais de rencontrer la toute première personne Japonaise avec laquelle j'avais communiqué. Ainsi que son frère, que je connaissais déjà, bien sûrqui ne tarda pas à nous rejoindre.

   Mes premières impressions sur ce qui m'entourait se résume en quelques mots : chaleur, gens de petite taille et... OH MON DIEU, ILS SONT TOUS JAPONAIS, ILS PARLENT TOUS JAPONAIS, JE SUIS AU PARADIS !!!!!!! Ou bien quelque chose qui y ressemble.

   Alors que je traversais la ville en voiture, j'étais émerveillée par ce sentiment nouveau et excitant qui pénétrait chaque pore de ma peau. Fukuoka se situe entre la mer et la montagne et possède un centre-ville très actif tout au long de l'année. Elle arrive à mêler parfaitement les nombreuses tendances qu'elle crée et se fond alors en un pôle très attractif.

   Balayons ces réflexions intérieures pour revenir à ce qui se passait au moment où je me les formulais : mes deux amis m'emmenaient dans un petit restaurant, un de ces fameux kaitenzushi. Il est, je pense, utile de noter que j'avais déjà goûter, et les sushis, et la sauce soja, et que je n'avais franchement pas aimé. Quelle coïncidence fortuite, penserez-vous.
   Il est vrai que j'étais gênée, très gênée à ce moment-là. Encore plus que j'ai vu mon ami commander une liste impressionnante de sushis différents, que la serveuse est venue nous apporter un verre de la célèbre marque de bière Ichiran, rempli d'un liquide brun, et qu'ils se sont tous les deux mis à boire, me laissant dans une surprise totale.
   Mais tout s'est bien passé : ce liquide n'était finalement que du thé (très bon, qui plus est), et ce restaurant était fourni en poissons frais, les sushis étaient donc un véritable régal pour les papilles, tout comme la sauce soja, à mon plus grand étonnement !
   Le système de fonctionnement des restaurants là-bas m'a étonnée mais je reviendrai sur ce sujet dans un prochain article.

   J'ai découvert, peu de temps plus tard, ma famille d'accueil. Ce fut la mère qui m'accueillie (le père était en déplacement, et les enfants chez des amis). Je n'avais pas pleinement utilisé le Japonais avec mes correspondants, et il me paraissait totalement impossible de tenir une quelconque conversation dans cette langue.
   Pourtant, j'ai été confrontée à cette obligation car ma logeuse ne parlait que très peu Français et Anglais.
   Ce fut là ma plus grande surprise : j'ai découvert que j'étais capable de parler Japonais. Réellement. Je pouvais former des phrases, expliquer brièvement ce que j'aimais ici, d'où je venais et ce qui m'intéressait.
   De plus, le petit appartement dans lequel vivait ma famille d'accueil rassemblait des petits détails typiquement japonais que j'appréciai fortement de remarquer : la salle de bain dont on peu mouiller les murs, les futons, les chaussons et... la climatisation !
   J'ai oublié de noter un détail crucial : alors que j'étais partie avec une dizaine de degrés de Paris, j'arrivais avec plus de trente degrés à Fukuoka. La clim était donc un élément primordial à ma survie !

   J'ai beaucoup parlé avec cette femme d'une quarantaine d'années, et j'ai rarement rencontré quelqu'un d'aussi agréable. Elle est d'une gentillesse sans limite et durant mon mois au Japon, grâce à nos longues conversations quotidiennes, des liens se sont tissés entre nous. Elle a contribué à rendre ce voyage encore plus magique.

   Les enfants, deux garçons de 6 et 10 ans, étaient eux aussi adorables. Des petites terreurs qui parlent à une vitesse incroyablement rapide, mais pas moins adorables.

   Le soir, on m'a préparé un dîner, bien évidemment fait maison, délicieux et typiquement japonais. Je ne me débrouillai pas trop mal avec mes baguettes et, aujourd'hui j'aimerais pouvoir manger de nouveau avec, tous les jours.

   J'ai été me coucher vers 22h30 (à la grande surprise de toutes les personnes que je rencontrais et qui ne comprenais pas comment j'avais pu ne dormir que si peu et ne pas sentir les effets du décalage horaire ou une quelconque fatigue), le cœur rempli de bonheur, et, avec déjà cette envie de ne pas revenir. 


   J'espère que ce premier article spécial voyage au Japon vous aura plu. Il est beaucoup plus long que d'habitude mais je voulais explorer cette arrivée avec plus de profondeur.

   Bonne journée à vous, japonophiles ! Je vous retrouve très prochainement pour un nouvel article.


A~

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