Salut les passionnés,
encore très imprégnée du roman de Gide, je vous retrouve pour un
petit article qui me tient à cœur en même temps, si ce n'était
pas le cas je ne l'aurais pas écrit.
Si vous avez lu mes précédents articles, vous savez probablement que mes parents
travaillent dans la restauration, et que je suis baignée dans ce
milieu depuis toute petite.
Je tiens à préciser,
avant toute chose, qu'ils tiennent un restaurant gastronomique, cela
ne veut pas dire que ce soit un établissement de luxe, certains ne
savent apprécier cette nuance.
Vous avez sûrement
déjà mangé dans un restaurant, mais je ne pense pas me tromper en
affirmant être certaine que vous ne vous imaginez pas l'envers du
décor tel qu'il est réellement.
Au cas où il vous serait arrivé de ressentir du mépris vis-à-vis de ces personnes qui vous servent, ou bien de penser à ce métier comme étant un coin où l'on case tous les « sans avenir », ou encore de manière dégradante, ou que vous vous posez des questions sur ce corps de métier il me plairait de vous éclaircir.
Je me concentrerai
plus ici sur le métier de serveur.
Tout d'abord, ce
métier présente beaucoup d'inconvénients : les horaires sont
particuliers (9-15h, 19h30-23h, par exemple), il faut une bonne
condition physique (porter des assiettes lourdes et courir partout
n'est pas si simple, non non), beaucoup de connaissances, et enfin,
il faut avoir une certaine force d'esprit, peut-être appellerait-on
cela un altruisme forcé permanent.
Je ne suis pas là en
train de critiquer ce métier, loin de moi cette idée, mais je
compte bien vous faire prendre conscience de sa difficulté : vous
devez maîtriser la carte des vins, les fromages, être prêts et
capables de répondre à la moindre question de vos clients, toujours
avec sourire et bonne humeur. Cela peut sembler facile, mais je dois
bien avouer que j'ai croisé, au cours de ces dernières années,
tout autant de personnes sympathiques que de pervers et autres
psychopathes.
Cependant, le point
que je veux souligner aujourd'hui est tout autre. C'est justement du
fait de cette dévotion que certaines personnes se croient le droit
de nous traiter en domestiques. Est-ce encore croyable qu'en ce début
du XXIe siècle, dans un petit resto de campagne, entre gens
civilisés, certains se permettent de nous appeler en claquant des
doigts, sans presque même nous porter un regard ? Ces petits
pratiques bourgeoises sont, certes de mise, reconnues et acceptées
dans les étoilés Michelin parisien, mais qu'ont-t-ils à faire dans
notre petite cambrousse (en fait, on est pas si perdus que ça, il y a de la
civilisation aux alentours, mais tout est bien différent de la ville
lumière).
Ce contre quoi je me
révolte ici, c'est la société, qui forme des « sans-gêne »,
qui ne se préoccupent point de considérer les êtres environnants,
ce « bas peuple », prenant au pied de la lettre
l'expression « le client est
roi ».
Depuis quand la
possession d'une société, ou d'un quelconque bien matériel
doit-elle se faire synonyme de supériorité et forcer le respect et
la soumission ?
Parce que ces
messieurs dames se font servir, ils ne prêtent attention qu'à leur
petite personne et au moindre détail qu'ils pourraient trouver à
critiquer.
L'esprit saoulé
d'émissions telles que Bienvenue à l'hôtel ou Cauchemars
en cuisine, beaucoup se targuent de pourvoir émettre des
jugements constructifs et objectifs, sans jamais y parvenir n'y
reconnaître leur erreur.
Néanmoins, face aux
commentaires désobligeants, aux regards hautains, serveurs,
réceptionnistes, et j'élargirai même à quiconque travaillant dans
un milieu qui nécessite un certain rapport social, doivent prendre
sur eux et tenter de satisfaisante au mieux les attentes du client.
La maîtrise de soi
est primordiale, essentielle. Qu'importe si vous êtes en accord ou
non avec les critiques de vos clients ! Qu'importe même si vous êtes
révoltés face aux propos que vous entendez.
Deux choses vous sont
imposées devant ces êtres dont le terne éclat est soigné, chéri
chaque jour : le silence et le sourire.
Voilà, je m'excuse
pour cet article « coup de gueule » : ma soirée d'hier
fut bien animée par quelques regards fats, empreints de morgue. Pas
que je n'en ai jamais eu ! Mais j'avais besoin de montrer
l'importance et surtout la complexité de ce métier, car je pense
que la majorité ignore tout cela.
J'espère qu'il vous
aura tout de même plu.
On se retrouve la
semaine prochaine avec un article sur en français sur les langues :
Comment reprendre après avoir cesser d'étudier depuis longtemps
? Et des news sur mon voyage au Japon qui approche à grands pas
!
Sayônara
A~
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