jeudi 25 août 2016

La restauration et le manque de considération [français]

   Salut les passionnés, encore très imprégnée du roman de Gide, je vous retrouve pour un petit article qui me tient à cœur en même temps, si ce n'était pas le cas je ne l'aurais pas écrit.



    Si vous avez lu mes précédents articles, vous savez probablement que mes parents travaillent dans la restauration, et que je suis baignée dans ce milieu depuis toute petite.
   Je tiens à préciser, avant toute chose, qu'ils tiennent un restaurant gastronomique, cela ne veut pas dire que ce soit un établissement de luxe, certains ne savent apprécier cette nuance.
   Vous avez sûrement déjà mangé dans un restaurant, mais je ne pense pas me tromper en affirmant être certaine que vous ne vous imaginez pas l'envers du décor tel qu'il est réellement.

   Au cas où il vous serait arrivé de ressentir du mépris vis-à-vis de ces personnes qui vous servent, ou bien de penser à ce métier comme étant un coin où l'on case tous les « sans avenir », ou encore de manière dégradante, ou que vous vous posez des questions sur ce corps de métier il me plairait de vous éclaircir.
   Je me concentrerai plus ici sur le métier de serveur.

   Tout d'abord, ce métier présente beaucoup d'inconvénients : les horaires sont particuliers (9-15h, 19h30-23h, par exemple), il faut une bonne condition physique (porter des assiettes lourdes et courir partout n'est pas si simple, non non), beaucoup de connaissances, et enfin, il faut avoir une certaine force d'esprit, peut-être appellerait-on cela un altruisme forcé permanent.
   Je ne suis pas là en train de critiquer ce métier, loin de moi cette idée, mais je compte bien vous faire prendre conscience de sa difficulté : vous devez maîtriser la carte des vins, les fromages, être prêts et capables de répondre à la moindre question de vos clients, toujours avec sourire et bonne humeur. Cela peut sembler facile, mais je dois bien avouer que j'ai croisé, au cours de ces dernières années, tout autant de personnes sympathiques que de pervers et autres psychopathes.

   Cependant, le point que je veux souligner aujourd'hui est tout autre. C'est justement du fait de cette dévotion que certaines personnes se croient le droit de nous traiter en domestiques. Est-ce encore croyable qu'en ce début du XXIe siècle, dans un petit resto de campagne, entre gens civilisés, certains se permettent de nous appeler en claquant des doigts, sans presque même nous porter un regard ? Ces petits pratiques bourgeoises sont, certes de mise, reconnues et acceptées dans les étoilés Michelin parisien, mais qu'ont-t-ils à faire dans notre petite cambrousse (en fait, on est pas si perdus que ça, il y a de la civilisation aux alentours, mais tout est bien différent de la ville lumière).
   Ce contre quoi je me révolte ici, c'est la société, qui forme des « sans-gêne », qui ne se préoccupent point de considérer les êtres environnants, ce « bas peuple », prenant au pied de la lettre l'expression « le client est roi ».
   Depuis quand la possession d'une société, ou d'un quelconque bien matériel doit-elle se faire synonyme de supériorité et forcer le respect et la soumission ?
   Parce que ces messieurs dames se font servir, ils ne prêtent attention qu'à leur petite personne et au moindre détail qu'ils pourraient trouver à critiquer.
   L'esprit saoulé d'émissions telles que Bienvenue à l'hôtel ou Cauchemars en cuisine, beaucoup se targuent de pourvoir émettre des jugements constructifs et objectifs, sans jamais y parvenir n'y reconnaître leur erreur.

   Néanmoins, face aux commentaires désobligeants, aux regards hautains, serveurs, réceptionnistes, et j'élargirai même à quiconque travaillant dans un milieu qui nécessite un certain rapport social, doivent prendre sur eux et tenter de satisfaisante au mieux les attentes du client.
   La maîtrise de soi est primordiale, essentielle. Qu'importe si vous êtes en accord ou non avec les critiques de vos clients ! Qu'importe même si vous êtes révoltés face aux propos que vous entendez.
   Deux choses vous sont imposées devant ces êtres dont le terne éclat est soigné, chéri chaque jour : le silence et le sourire.
   Voilà, je m'excuse pour cet article « coup de gueule » : ma soirée d'hier fut bien animée par quelques regards fats, empreints de morgue. Pas que je n'en ai jamais eu ! Mais j'avais besoin de montrer l'importance et surtout la complexité de ce métier, car je pense que la majorité ignore tout cela.

   J'espère qu'il vous aura tout de même plu.

  On se retrouve la semaine prochaine avec un article sur en français sur les langues : Comment reprendre après avoir cesser d'étudier depuis longtemps ? Et des news sur mon voyage au Japon qui approche à grands pas !

Sayônara


A~

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire